29/03/2021

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En raison de la douceur des températures et d’un bel ensoleillement, la saison du "répountchou", plante emblématique et endémique de la région Occitanie, a débuté dès fin février. Habituellement, c’est fin mars, au plus tard mi-avril, que les premières pousses s’enroulent autour d’arbustes, bordent les fossés de chemins de campagne, s’accrochent à une haie vive ou courent sur un talus herbeux.
Aujourd’hui, cette précocité permet aux amateurs de cette fausse asperge sauvage d’arpenter les sous-bois pour en cueillir quelques pleines brassées et autres bottes verdoyantes en raison d’une profusion exceptionnelle. De fait, une saison remarquable, a contrario de l’année dernière où le confinement avait considérablement freiné les randonnées campagnardes et placé l’engouement et la passion collective gourmande sous l’éteignoir. Dans le Tarn, l’Aveyron et ici, sur ce territoire, à la période propice à la cueillette, les vrais amateurs de la plante arrivée à maturité vont aux "répountchous" comme on va aux champignons, sans dévoiler leurs coins secrets où pousse la liane au feuillage vert luisant. Les autres chercheurs, bredouilles pour l’occasion, se consoleront en rejoignant un étal de marché de plein vent à Caussade ou à Septfonds afin de satisfaire pleinement à la gourmandise locale.
Dans leur ouvrage, "Le répountchou, qu’es aquò", paru il y a trois ans, toujours d’actualité dès l’arrivée du printemps, Michel Poux et son épouse Anne-Marie lèvent le voile sur cette plante vivace à travers son histoire locale, son cycle végétal, son pouvoir de guérison, ses recettes.
La plante enracinée dans la culture des pays d’oc, notamment au XIXe siècle, dans les bassins miniers de Carmaux et de Decazeville, présente, encore aujourd’hui, de nombreuses méprises et confusions que le livre tend à rétablir. Ainsi, "lo reponchon", son nom occitan, ou tamier commun, son nom français, n’est pas une asperge sauvage comme il est coutumier de l’entendre. Une cinquantaine de photos illustre cette plante qui est la seule en Europe de la famille de l’igname.
L’ouvrage est paru aux éditions Vent Terral, avec le soutien de la région Occitanie.