14/11/2022
Dans la commune, quelques villageois cultivent la "collectionnite" à l’envi ! Ainsi, un tégestologue empile les sous-bocks de bière, un copocléphile accroche des porte-clés, une fabophile recueille les fèves, un placomusophile amasse les muselets de champagne. À cette liste non exhaustive, s’ajoute, depuis l’an 2000, une digitabuphile. "Qu’es aquò ?" C’est une personne passionnée par un petit objet cylindrique en forme de cône, indispensable aux couturières : le dé à coudre. La digitabuphile en question n’est autre que Nicole Cristin, aujourd’hui à la retraite, coupeuse en confection pendant plus de quarante ans, couturière, certes, amatrice, mais ayant donné des cours à l’Université populaire de Caussade une année durant. La collection a débuté le 16 juin 2000, suite à la remise d’un dé par une amie, en guise de cadeau. Depuis, la collection s’est enrichie de 2 107 petites œuvres d’art, rangées au cordeau sur des présentoirs, dans 7 vitrines lumineuses, et ne cesse de progresser au fil de nombreux dons ou achats par son époux Daniel, cyclotouriste émérite, lors de ses longues sorties hexagonales. La plupart des dés sont en porcelaine ou en métal, mais certains d’entre eux se présentent dans des matières originales : corne, bois, noix de coco, bambou. 2 dès en plastique ont été réalisés grâce à une imprimante 3D utilisée par son époux, chacun gravé NC et DC, soit les initiales du couple. Chaque petite pièce tronconique s’accorde bien souvent sur des thématiques précises : les présidents de la République, les signes du zodiaque, les mois de l’année, les fleurs, les ouvrages de Jules Verne. Les dés à l’effigie des préfectures françaises forment le gros du bataillon avec 80 sujets, ne manquent que 11 préfectures. Une occasion pour la collectionneuse de lancer un appel : "Il me manque les préfectures de l’Essonne (91) et des Hauts-de-Seine (92). Ces deux dés sont pratiquement introuvables ! Jusqu’à présent, les recherches ont été infructueuses." Parmi cet univers insolite, la collectionneuse affectionne particulièrement le dé orné de la croix occitane, réalisé par son époux et offert à un Noël. Et, autre temps fort, en 2020, à l’occasion de son départ à la retraite, ses collègues lui ont offert un tableau comportant 19 dés décorés d’un dessin, d’une écriture. Les 2 107 dès sont répertoriés, annotés dans un cahier, puis enregistrés sur ordinateur, où la collectionneuse connaît l’historique de chaque pièce sur le bout des doigts. Il ne saurait en être autrement !