24/02/2023

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Depuis une douzaine d’années, entre décembre et mars, au parc de la Lère, précisément aux abords du lac principal, les battues bihebdomadaires effectuées les mardis et vendredis permettaient de réguler le grand cormoran, conformément à la législation en vigueur.
Ainsi, l’année dernière, la préfète de Tarn-et-Garonne avait autorisé la chasse de plusieurs dizaines de spécimens, soit 560 cormorans (500 en eaux libres et 60 en pisciculture) qui se sont retrouvés dans la ligne de mire des chasseurs départementaux.
À Monteils, une douzaine de chasseurs, placés sous la responsabilité du garde-pêche Jean-Paul Duclos, avaient procédé aux prélèvements, dont la moyenne annuelle pouvait s’afficher aux alentours de 80 grands cormorans. Aussi, au fil des ans, selon les périodes d’hivernage, l’îlot central du lac principal, véritable dortoir, voyait la population d’oiseaux au plumage charbon régresser fortement, voire être inexistante.
Les eaux du Tarn et de l’Aveyron sont pratiquement en crue. Les cormorans ne pouvant plus pêcher se rabattent ici. Certains de ces oiseaux vont simplement hiverner, quand d’autres vont se sédentariser.
Aujourd’hui, la situation comptable des individus a passablement changé, modifiant le curseur en faveur du grand cormoran. En cause, un arrêté pris par le ministère de la Transition écologique, lequel définit les nouveaux quotas triennaux, 2023-2025, de tirs par département, pour les piscicultures mais aussi pour les eaux libres.
52 cormorans comptabilisés
Pour le Tarn-et-Garonne, ce sont 30 oiseaux par an à prélever uniquement à la pisciculture de Montech. De fait, les dérogations pour tirer le grand cormoran, notamment au parc de la Lère, n’ont pas été renouvelées, interdisant ainsi les battues. Aujourd’hui, cette nouvelle situation voit l’îlot héberger de nombreux oiseaux.
Vendredi dernier, le garde-pêche s’est rendu sur les lieux et a comptabilisé 52 cormorans perchés sur la cime des arbres, en attente de plonger dans les eaux du lac pour prélever de son bec puissant gardons, goujons, brochets, soit une ration quotidienne par individu d’un demi-kilo de poissons.
Jean-Paul Duclos explique la recrudescence du grand cormoran au parc de la Lère: «Les eaux du Tarn, de l’Aveyron, sont pratiquement en crue. Les cormorans ne pouvant plus pêcher se rabattent ici. Certains de ces oiseaux vont simplement hiverner, quand d’autres vont se sédentariser.»
Inquiétude pour la pêche
Le retour du grand cormoran, particulièrement vorace, peut mettre en péril la pêche de loisir en raison de la raréfaction du poisson, notamment auprès des jeunes «pescofis» de l’école de pêche de Caussade, de l’école de Bas-Quercy rugby, des centres de loisirs de Caussade, Monteils et Septfonds.