03/01/2022
À bientôt 89 ans, Henri Ghibaudo, ancien chef d’entreprise de maçonnerie, a toujours bon pied bon œil. Cet état physique alerte et vigoureux lui permet d’accomplir une mission salvatrice qu’il pratique et entretient à l’envi depuis une bonne vingtaine d’années, auprès de volatiles qu’il connaît parfaitement.
Un spectacle matinal quotidien
Quelles que soient les conditions climatiques, et peu importent les jours ouvrés ou fériés, aux alentours de 9 heures, immuablement, la séquence rituelle débute par l’ouverture de la chaîne du chemin qui borde le lac principal du parc de la Lère, permettant ainsi le passage du petit fourgon de couleur verte vers son lieu de destination, voire de prédilection. Là, dans une sympathique cohue, dans un cacardement bruyant, une centaine d’oies venue des fraîches eaux du lac débarque sur la terre ferme, à la rencontre de leur bienfaiteur. Rapidement entouré par une cohorte d’anatidés, Henri débute une prolifique distribution de maïs et de pain, une ration quotidienne en complément de leur alimentation favorite qu’est l’herbe.
Ces portions alimentaires bienvenues sont fournies par le Syndicat intercommunal Caussade-Monteils pour la céréale ; quant au pain, il est offert par les visiteurs du parc de la Lère et les boulangers locaux.
Après ce petit-déjeuner tout en gourmandise, bien au-dessus des zones boisées et des sites aquatiques du lieu, le ballet aérien gracieux va déployer sa magie habituelle, assurant un spectacle vivant quasi permanent. Après ce show en formation, les oies vont atterrir majestueusement sur le lac, provoquant des gerbes d’eau avant de s’ébattre collectivement dans leur environnement aquatique préféré.
Les dernières heures du jour mettront un terme à la représentation scénique et les palmipèdes, acteurs majeurs pour l’occasion, d’attendre sereinement le retour d’Henri, leur généreux bienfaiteur.
Les oies du parc de la Lère
L’aménagement du parc de la Lère débute en 1992 ; issus d’anciennes gravières, quatre lacs sont créés. Quelque 2 000 arbustes d’espèces indigènes sont plantés sur les 55 hectares du site monteillais. Parmi la riche biodiversité, depuis une vingtaine d’années, les oies figurent au premier plan des oiseaux du territoire. Les palmipèdes se sont sédentarisés, plusieurs races coexistent, une sorte de bien vivre ensemble façon volatile. Mais depuis, deux colonies bien distinctes de quelque 80 et 50 anatidés se sont formées, mettant fin à une cohabitation harmonieuse.